Questions aux experts

La rosée, c'est la même chose que la buée qui se dépose instantanément sur une bouteille de champagne qu'on sort du frigo : l'eau contenue dans l'air ambiant sous forme de vapeur invisible se condense sous forme d'eau liquide sur un objet très froid, qui crée autour de lui un manchon d'air à température beaucoup plus basse que l'ambiante.

En effet, à cette température basse, la proportion d'eau vapeur que peut contenir l'air est beaucoup plus faible qu'à la température ambiante. Si l'air ambiant avait été extrêmement sec, il aurait pu se faire que même à la température de la bouteille, on ne dépasse pas la saturation en vapeur, et rien ne se serait produit. En général, dans nos contrées, même par temps sec, l'humidité relative de l'air descend rarement en dessous de 70-80 %. Donc, quand on abaisse la température, on franchit la limite de saturation en vapeur, et il y a condensation d'eau liquide sous forme de gouttelettes. C'est ce qui se passe la nuit, où la température est en général plus basse que le jour. La rosée matinale ou les brouillards matinaux, traduisent ce franchissement de la limite de saturation avec condensation d'eau liquide.

En fait, ce qu'on observe a un caractère un peu paradoxal : si le ciel est couvert, avec de gros nuages pleins d'eau prête à tomber, il n'y a pratiquement pas de rosée. En revanche, si le ciel est très dégagé, avec de belles étoiles brillantes, donc un air bien sec, on trouve le matin une abondante rosée. C'est dû au fait que la surface de la terre rayonne de l'énergie dans le domaine infrarouge, ce qui la refroidit. Par temps clair, ce rayonnement part dans l'espace en continu, et la surface du sol se refroidit elle aussi en continu. On peut même atteindre des températures négatives au niveau des brins d'herbe, avec formation de givre, c'est à dire de rosée gelée, alors qu'un thermomètre situé à hauteur d'homme reste positif. Par temps couvert, le rayonnement de la terre est absorbé par l'humidité des nuages et réémis vers la terre, qui, de ce fait, ne se refroidit plus. C'est la raison pour laquelle les nuits sont glaciales dans les déserts, même en zone équatoriale.

L'air ambiant contient de l'eau sous forme de vapeur, c'est à dire sous une forme complètement invisible. Mais l'air ne peut contenir qu'une quantité limitée d'eau. Quand la teneur de l'air en eau atteint une certaine limite, qu'on appelle saturation, l'eau condense, c'est-à-dire qu'elle passe de l'état gazeux à l'état liquide. Cette limite de saturation varie très fortement avec la température. Plus il fait chaud, plus cette limite est élevée et plus l'air peut contenir de l'humidité.

Par temps chaud, la chaleur de la journée permet à l'air d'emmagasiner une très grande quantité d'eau gazeuse aux moments les plus chauds de la journée (en début d'après-midi). Quand la température diminue, la limite de saturation de l'air en eau gazeuse diminue et elle condense. Cela se produit surtout aux moments les plus frais de la journée (le matin, 1 heure après le levé du soleil).

Cette condensation de l'eau peut prendre plusieurs formes :