Questions aux experts
Domaine Pédagogique
Le cursus des enseignants
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je suis actuellement en Master enseignement et Formation, à l'IUFM de Poitiers. En travaillant sur la démarche d'investigation et ayant une licence de physique chimie, je me suis demandée si cette sensibilité scientifique me permettrait de mieux enseigner les sciences. C'est pourquoi pour mon mémoire de fin d'année, je souhaitais m'intéresser à l'influence du cursus des enseignants sur leurs manières d'enseigner (cette matière). Cependant, je trouve très peu d'ouvrages sur la question, les enseignants de la faculté semblent être également plutôt sceptiques... et m'ont conseillé en "dernier" recours de me tourner vers vous.
En vous remerciant par avance de votre réponse.
Bonjour,
Je vais commencer mon intervention en vous parlant très brièvement de mon parcours professionnel. Je suis docteur en chimie depuis 1999 et professeur des écoles à la Réunion depuis 2002. Ma classe, cette année, s'appelle "CE1 expériences", ce n'est pas pour rien. Mes enfants sont confrontés à la démarche d'investigation entre 1 à 2 fois si possible par semaine, et j'y raccroche beaucoup de choses (vocabulaire, prod d'écrits, maths...). Je pense réellement que mon cursus est primordial dans ma façon d'enseigner cette matière (et les autres d'ailleurs, puisque certaines y sont "raccrochées" !!!): j'ai des idées sur les expériences que je vais leur proposer (façon d'aborder la séance et sa préparation parfois minutieuse, émergence de la problématique, recueil des hypothèses individuelles, différenciation, lien avec les programmes officiels, etc.). Avoir travaillé plusieurs années en laboratoire me permet réellement de mieux appréhender la démarche d'investigation telle que l'on peut la proposer / penser pour des petits de 7-8 ans.
J'ai travaillé pour le moment dans 6 écoles (élémentaires) et je vous avoue que je n'ai vu que trop peu de collègues enseigner les sciences (raison essentielle invoquée : manque de temps, ça empiète sur le français et les maths). Et lorsque les sciences sont enseignées, ce n'est pas forcément en suivant la démarche d'investigation mais en frontal (le prof dit une "loi" que l'élève apprend). Je pense qu'il existe chez certains profs des difficultés à mettre en place une séance (ça prend du temps, il faut acheter ce dont on a besoin pour l'expérimentation, il faut aussi la place en classe pour manipuler...). Tout ceci peut s'accumuler avec un manque de formation, qui va faire que, finalement, les sciences ne seront pas privilégiées.
C'est vrai qu'il est difficile d'avoir une biblio sur ce sujet. Je rebondis sur ce qu'il vous a été dit dans la réponse précédente et je vous incite à lire
2005 : L'enfant et la science. L'aventure de La main à la pâte, Georges Charpak, Pierre Léna, Yves Quéré, Odile Jacob
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Bonjour,
J'ai personnellement étudié ce problème, ayant été également consultant à l'IUFM de Nouvelles Calédonie pour la refonte des programmes sciences adaptés aux populations locales. Il existe en effet un gros problème concernant la transmission du savoir. Je n'ai pas trouvé de sources directes mais en consultant essentiellement les ouvrages de pédagogie, il est possible d'avoir des détails à ce niveau. Le problème est centré sur l'empathie vis à vis de l'esprit des élèves et de tout un chacun n'ayant pas ou peu de culture scientifique. Du coté de l'enseignant, sa culture en la matière est certes fondamentale pour trouver les outils adaptés, mais le problème est ailleurs.
Je ne peux pas en dire plus ici sur ce forum c'est trop long. Aussi, si vous souhaitez en savoir davantage concernant le travail que j'ai effectué sur une bonne dizaine d'année, contactez moi directement !