Quelles démarches scientifiques pour étudier la locomotion des animaux au cycle 2?

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Quelles démarches scientifiques pour étudier la locomotion des animaux au cycle 2?

J'élabore actuellement mon dossier professionnel sur le thème de la démarche scientifique en biologie au cycle 2. Au cours du premier stage de pratique accompagnée, j'ai mené une séquence sur les modes de locomotion des animaux dans une classe de CP / CE1.
1) Une analyse de cette séquence m'amène à penser que les potentialités des enfants à cet âge ainsi que le sujet choisi ne permettent pas de caractériser toutes les étapes de la démarche scientifique mais seulement des éléments qui y participent. Qu'en pensez-vous?
2) Le contenu des deux séances a permis de préciser des notions sous-jacentes comme les 4 principaux modes de locomotion ainsi que l'adaptation de ces modes à l'environnement dans lequel les animaux évoluent. Dans ce cas précis, il n'y a pas eu à proprement parler de résolution d'un problème scientifique. Peut-on faire de la biologie (ou des sciences en général) à l'école primaire sans résoudre de problème?
3) Enfin, on parle toujours de faire émerger les conceptions initiales des enfants. Sur le sujet étudié en classe cela ma posé beaucoup de problèmes. Comment aurai-je pu procéder ? Merci d'avance.

Wed 26/04/00 - 14:00

1) Il est sûr que les élèves de cet âge (CP-CE1) sont loin de maîtriser la logique formelle nécessaire à la conduite d'une démarche scientifique ; un des problème majeur est la quasi absence de réversibilité opératoire, c'est-à-dire la capacité à revenir en arrière pour reprendre les termes du problème posé ou de l'hypothèse formulée. En gros, à cet âge les enfants foncent tout droit en établissant des liens uniques de causalité (à un effet une seule cause). Ils sont par contre tout à fit capable, et c'est là une partie très intéressante, de formuler des hypothèses et d'anticiper sur leurs conséquences (si ce que je dis est vrai alors si je fais ceci je devrais obtenir cela). A ce stade ils sont capable d'accepter un problème (voire même de le formuler), d'émettre des hypothèses et d'anticiper sur leurs conséquences, de proposer des protocoles expérimentaux en anticipant là encore sur le résultat (la projection dans le futur ne pose pas problème). Ils sont par contre (en tous cas ceux que j'ai vu aussi bien en primaire qu'en début de collège) incapables d'associer toutes ces étapes en un tout cohérent. C'est à l'enseignant de donner la cohérence en structurant le travail. A la question posée la réponse est donc : oui on peut faire de l'enseignement des sciences sans qu'il y ait un vrai gros problème à résoudre ; on peut souvent faire des sciences en faisant simplement fonctionner les connaissances communes au moyen de liens logiques ce qui permet de structurer une dimension plus large à ces connaissances communes. Il faut quand même rappeler qu'en primaire on n'est pas là pour "faire" des sciences mais pour "initier" aux sciences.

2)Le thème choisi (les divers modes de locomotion) se prête mal à ce type d'investigation car il y a peu de choses "cachées" (au moins perceptibles à leur niveau). Tout enfant a, en gros, déjà vu un animal courir, marcher, voler ou nager. Il n'y a donc pas de grand mystère (ils sont encore un peu petit pour que l'on évoque les mystère du vol ou de la nage). Ce qui est mystérieux par contre et ce prête bien à l'investigation de type situation-problème c'est "qu' est-ce qui permet à un animal de se déplacer" et d'amener les enfants à imaginer ce qu'ils ont à l'intérieur de leur jambe pour les amener à associer segments squelettiques et muscles (avec le problème des insertions musculaires). Personnellement je les fais toujours travailler sur des silhouette grandeur nature qu'ils obtiennent en faisant, à la craie, le contour de la jambe d'un membre du groupe sur une feuille de papier type paper board (moi je vais directement me fournir à l'imprimerie du journal local où ils me font cadeau des chutes de rotatives). A défaut d'engendrer des situations problème évidentes ce thème est intéressant pour structurer des liens logiques entre le milieu et le mode de locomotion associé et toucher du doigt le principe de la convergence adaptative (les nageoires caudales horizontales des cétacés et les nageoires caudales verticales des poissons par exemple)

3) Ah le problème des conceptions ! les conceptions ne sont intéressantes que lorsqu'il y a conflit entre les connaissances des élèves et celles à atteindre. Dans le cas présent il n'y a pas vraiment de pb. Par contre sur "qu'est-ce qu'il y a dans ma jambe qui me permet de marcher" là ça devient plus amusant. En bref là encore les conceptions ne sont pas un passage obligatoire (surtout pas) ; intéressantes lorsque le sujet s'y prête particulièrement (tout ce qui consiste à imaginer ce que l'on ne peut pas "voir") elles ne doivent surtout pas devenir un systématique.

mar 02/05/2000 - 03:01
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