Comment faire écrire des élèves de ZEP au cycle 3?

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Comment faire écrire des élèves de ZEP au cycle 3?

Bonjour,
je suis professeur stagiaire, lors d'un stage d'un mois dans un CM2 en ZEP, j'ai pratiqué une séquence de technologie (cf site MAP66) et j'ai éprouvé des difficultés à "faire écrire" les élèves tant sur le cahier d'expériences (émission d'hypothèses, observations, conclusions) que pour la rédaction d'un compte rendu d'expériences.
Quelles sont les causes de ce refus d'écrire en sciences ?
Quelle démarche pédagogique adopter pour motiver les élèves à écrire ?

Que faire écrire dans le cahier d'expériences ?

Quels écrits attendre d'élèves de CM2 en difficultés (zep) ?

Wed 15/03/00 - 13:00

Dans toutes les démarches d'apprentissage que j'ai mené avec des élèves de ZEP au cycle III, je suis arrivé à la même constatation.
Hors l'aspect interdisciplinaire de la main à la pâte veut prouver le contraire.
Il existe donc des moyens à mettre en oeuvre pour aider les élèves à écrire.
J'ai donc listé les différents types d'écrits auxquels les élèves avaient à faire face.

- prise de note

- formulation d'hypothèse

- rédaction de liste de matériel

- protocole expérimental

- compte-rendu d'expérience

- schéma
- croquis

- légendes

J'ai abandonné l'écriture en même temps que l'expérimentation et seule la prise de note a été conservée lors de séances de manipulation : température, phénomène observé, mesure, réaction...
La rédaction de l'hypothèse se faisait lors d'une séance préalable. Face à une situation déclenchante les élèves étaient invités à anticiper le résultat d'une expérimentation prévue en groupe. Il est évident que la qualité de l'écrit, la justesse n'est jamais très bonne au début, c'est une démarche qui s'apprend, qui prend du temps.

Puis dans cette séance concernant l'écrit il était demandé aux groupes de rédiger la liste de matériel dont ils avaient besoin lors de l'expérimentation. Les objets à apporter étaient aussi à répartir. Si l'expérimentation l'exigeait un schéma ou un croquis de l'expérience ainsi que le protocole était à réaliser. ( prévision des instruments pour mesurer, organisation dans le groupe: essayer de prévoir à l'avance pour ne pas rater l'expérience).

Le plus long étaient la rédaction des comptes-rendus. Cela demandait une démarche critique de l'enfant, la prise de conscience de l'ensemble des concepts qui régissent le phénomène observé ainsi qu'une grande rigueur, mais cela pouvait aussi être le compte-rendu d'une expérience ratée ou non comprise.
Il a fallu une année de pratique pour observer des progrès tangibles.
Cette année les élèves sont en CM2 et pratiquent "la main à la pâte" pour la deuxième année consécutive, ils rédigent vite, avec efficacité et ils commencent à rédiger en même temps qu'ils expérimentent.
Il sagit donc bien d'un apprentissage à part entière qui peut faire l'objet de séances de français, de mettre en place des aides méthodologiques pour rédiger mieux et surtout entretenir des débats à l'oral sur la confrontation des écrits, des conclusions, des observations, pour filtrer autant de fois que cela est nécessaire la déductions des hypothèses pour que les élèves bâtissent leurs savoirs scientifiques.
J'espère répondre à vos interrogations, cela ne peut pas se faire dans la simplicité, mais il faut savoir persévérer et laisser le temps aux élèves de construire leurs compétences.
C'est en rédigeant avec des aides construites ensemble (dans la classe) que l'élève améliore ses compétences.

mer 22/03/2000 - 02:01
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