Questions aux experts

Toute plante privée d'eau cesse sa croissance et meurt rapidement. Seules certaines plantes adaptées à des conditions de vie désertiques ou semi-désertiques peuvent résister à une sécheresse prolongée (quelques plantes à feuilles réduites en épine, cactées, plante crassulescentes). Dans tous les cas, l'eau qui entre dans la plante (par ses racines ou directement par l'ensemble de son appareil végétatif) est utilisée d'une part comme liquide conducteur de sève (que ce soit la sève brute, riche en sels minéraux, où la sève élaborée, riche en sucre produites par les feuilles) et d'autre part pour la vie elle-même de chaque cellule de la plante. Toutes les réactions biochimiques du vivant se produisent en effet en milieu aquatique. Il ne peut y avoir de division cellulaire, donc de croissance et de développement de nouveaux organes, sans eau.
Expérience : On peut constater que sur une plante privé d'eau, les bourgeons terminaux ne se développent plus, et les feuilles qui tombent sont de plus en plus nombreuses. En rajoutant de l'eau, en pourra faire des observations sur la reprise de croissance des extrémités de tige à partir du bourgeon terminal, et sur la reprise de leur forme initiale des feuilles encore vivantes...

Quelle est la composition chimique de l'eau à l'entrée et à la sortie d'une plante (ou d'un arbre) ?

La composition chimique de l'eau qui entre dans la plante peut varier et énormément :
- au niveau des racines, les plantes absorbent des sels minéraux, essentiellement azotés (N), phosphatés (P) et potassiques (K), en fonction de leurs besoins et en fonction de la disponibilité des sels dans sol. L'idéal correspond à peu près aux solutions nutritives employées en culture hors sol par les horticulteurs : pour cela, se référer aux dosages préconisés en engrais NPK des solutions nutritives vendues dans le commerce (en respectant bien la dilution proposée).
La plante peut absorber de l'eau également par ses organes aériens : l'eau de pluie contient souvent des éléments dissous dans l'air et dans l'atmosphère, comme par exemple des oxydes de souffre ou des oxydes d'azote dus à la pollution atmosphérique. Ces éléments ont été incriminés dans les maladies des arbres et dans des maladies des forêts de l'Europe de l'est et de l'Europe du nord notamment (pluies acides). Il semble maintenant que d'autres facteurs soient également en jeu: virus, champignons, insectes...
Expérience possible : apporter des engrais par divers organes de la plante...

Les sorties de l'eau de la plante : elles sont de 3 sortes.
- une bonne partie de l'eau qui rentre pas les racines sort au niveau des feuilles par évapotranspiration. Cette eau qui sort est pure, comme l'eau distillée qui provient de l'évaporation d'une eau minéralisée. Il existe pourtant des éléments organiques qui peuvent diffuser en même temps que l'eau évaporée (parfums, substances aromatiques complexes).
- À l'extrémité de certaines feuilles, on peut voir des gouttes perler. Il s'agit de la transpiration, phénomène de même origine que celui de l'évaporation. Enfin la plante perd de l'eau lors de la chute des fruits ou lors de la cueillette de certains de ses organes. L'eau contenue dans les fruits ou dans les légumes est souvent enrichie d'une grande quantité de substance nutritive : sucres, amidons, protéines...)
Expérience possible : Mesurer les entrées et sortie d'eau, avec sac plastique autour de la plante pour recueillir toute l'eau sortant de la plante...