Questions aux experts
Biodiversité et évolution
Conséquences environnementales du réchauffement climatique
Ma classe de CM2 doit réaliser pour le Mon quotidien un thème sur l'environnement. Ils ont choisi la fonte des glaces avec comme thème directeur les retraits des glaciers, premières victimes du réchauffement climatique. Le réchauffement de la planète et la fonte des glaces se font-ils sentir sur le Kilimandjaro ? Dans l'affirmative, quel est l'impact de ce phénomène sur la flore, la faune et l'écosystème en général.
Les données les plus récentes concernant l'éventualité d'un réchauffement climatique de la planète proviennent de données statistiques de mesure de température, de quantité de plancton marin sur l'ensemble des océans, de teneur en dioxyde de carbone dans l'atmosphère (et de son évolution historique, mesurée grâce aux microbulles piégées dans les couches de glaces accumulées d'année en année sur les glaciers du Groenland de l'Antarctique), et des données sur l'évolution des sédiments marins. Elles tendent toutes à prouver que ce réchauffement est en cours, et qu'il est de l'ordre de un degré Celsius pour le siècle prochain. Une si faible augmentation de température peut-elle modifier visiblement la surface de notre planète ?
En ce qui concerne les glaciers de l'hémisphère sud, comme les fameuses neige éternelles du Kilimandjaro, ou les glaciers de la Cordillère des Andes, toutes les mesures actuelles tendent à prouver qu'ils sont en train de disparaître. La fusion de ces glaces de montagne provoque évidemment une augmentation des ruissellements, et un développement plus important de la végétation du bord des rivières ainsi alimentées. Mais les conséquences à plus long terme sur le microclimat et donc sur la flore, la faune et les écosystèmes situés aux alentours de ces neiges éternelles sont beaucoup plus complexes à envisager. À titre de comparaison, les monts de la Lune, situé entre le Rwanda le Zaïre et l'Ouganda, là ou les fameux gorilles de montagne protégés par Diane Fosset ont fait la une de l'actualité il y a quelques années, il n'y a pas de neiges éternelles, les sommets les plus importants étant située à moins de 5 000 m. Pourtant, l'humidité ambiante est si importante qu'il y a en développement de la flore, surtout au dessus de 3 000 m, et nous pouvons y trouver des plantes géantes (exemple des Lobélies qui sont des petites fleurs de quelques centimètres dans nos régions, et qui atteignent plusieurs mètres de haut sur ces montagnes.)
Ce degré de différence de température moyenne peut provoquer un changement complet des systèmes de pluie ou des systèmes de courants océaniques ; les mécanismes sont très complexes, et l'exemple du fameux effet papillon souvent cité pourrait servir ici : Un petit changement local avoir des conséquences beaucoup plus importantes que prévues au niveau global. La Terre est une planète extrêmement fragile, un miracle de vie dans l'univers, puisque c'est le seul endroit où la vie est connue.
Dans nos régions, le réchauffement climatique aura sans doute des répercussions sur le régime des pluies, et, par voie de conséquence, sur la possibilité d'invasion de nouveaux parasites dans les cultures agricoles. Les agronomes pourrons sans doute résoudre ces problèmes à temps. Par contre, dans les pays en voie de développement, ce réchauffement pourrait bien être beaucoup plus catastrophique. Beaucoup de villes peuvent être rayées de la carte, du fait de la fonte des glaciers des pôles et d'une élévation du niveau de la mer (estimée à environ 30 cm pour le siècle prochain) ; l'augmentation du nombre de cyclones et de raz-de-marée pourrait provoquer des catastrophes dans les pays tropicaux qui n'ont pas les moyens de construire des digues ou bien ou d'alerter la population, et de l'évacuer à temps. Au niveau de la flore, un changement climatique si brutal peut entraîner la disparition d'espèces, surtout dans les régions où il pleuvra moins (le Sahel, les déserts actuels...) par contre, certains pays comme la Sibérie ou le Canada pourraient être favorisés.
En conclusion, ce problème de réchauffement climatique est très complexe, il montre que pour en saisir l'essentiel, il faut être très ouvert, penser en terme d'énergie, de développement, d'environnement. Ces regards interdisciplinaires sont rarement abordés, même au niveau des classes du secondaire, du fait de la spécialisation en disciplines de chacun des enseignements. L'école primaire peut être un lieu où l'on commence à réfléchir globalement, tout en préparant ces regards disciplinaires, indispensables pour aborder efficacement chacune des facettes du problème.
Ceci peut être complété par des informations disponibles par la fondation Nicolas Hulot : http://www.fnh.org/francais/faq/effet_serre/contenu.htm