Questions aux experts

Il ne faut pas se laisser perturber par la notion de "manger" que l'on peut trouver dans "hétérotrophe". Les plantes carnivores n'en sont pas moins plantes avant d'être carnivores ! Pour preuve, en l'absence de matière organique (proies carnées, protéinées, azotées, carbonées, etc.), les plantes carnivores se portent quand même très bien, fleurissent, fructifient, durent, etc. Autrement dit, elles vivent sur le mode autotrophe et, dans ce cas, usent de la photosynthèse.
Il faut par contre savoir que, dans les milieux où elles vivent, elles se trouvent généralement au sein d'une niche écologique très spéciale, où la carnivorie leur permet de se maintenir. En effet, ces milieux sont généralement pauvres en substances minérales (nécessaires à la vie autotrophe). Or les carnivores disposent d'un métabolisme qui court-circuite d'une certaine manière la production de matière végétale organique, à partir de matière minérale (autotrophie) : elles CAPTURENT de la matière organique (proies attirées et/ou piégées passivement), la DEGRADENT (digestion), l'ASSIMILENT (absorption, via les stomates) et la RÉINTRODUISENT dans leur métabolisme. Ce mode de nutrition présente une identité (troublante ?) avec la nutrition des animaux.
Il faut enfin noter ques des études ont montré que le succès de la sexualité d'au moins certaines d'entre elles (Pinguicula, Utricularia : Lentibulariaceae) est améliorée (quantité et qualité germinative des graines) par une carnivorie conséquente l'année précédente.
Pour conclure, les plantes carnivores sont autotrophes. Leur carnivorie est un luxe, à rapprocher de la niche écologique qu'elles occupent.