L'étude du vivant/non-vivant

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L'étude du vivant/non-vivant

Bonjour,
Je me demandais, lors de ma séance sur les conditions du vivant (avec des CP) je prévois d'utiliser leurs conceptions :
1 - ''Qu'est ce qu'un être vivant ? '' --> ''hypothèses''
2 - Classification d'images du quotidien dans un tableau vivant | non-vivant. Grâce à ce tri nous pourrons réfuter ou approuver certaines hypothèses afin de faire apparaître ces conditions. Mais s'ils ne savent pas si les végétaux sont vivants ou non, sachant qu'il y aura par la suite une expérience sur la nutrition d'une plante, sa croissance etc ... donc qu'à ce moment là je ferais le lien avec cette séance pour comprendre qu'un végétal est un être vivant, puis je leur faire coller les végétaux au milieu, entre les deux colonnes en leur expliquant simplement que l'on fera des expériences un peu plus tard sur les plantes et donc que l'on découvrira nous même si ce sont des êtres vivants ou non ? Ou vaut-il mieux que je commence cette classification sans les végétaux et que je les introduise qu'au moment de ma séance expérimentale ?
Merci d'avance pour vos idées/remarques !

Wed 20/02/13 - 11:40
lamergi.ferri-boc@orange.fr

Je propose de ne pas éluder les végétaux. Les enfants pourraient d'ailleurs ajouter des éléments à classer qui leur posent problème, des graines par exemple. Pour faire la liste des éléments à classer, il est possible de lister tout ce qui se trouve dans la classe : les tables, les humains, leurs vêtements… puis éventuellement ce qu'ils voient par la fenêtre.
Les enfants vont proposer une classification de façon subjective, c'est-à-dire sans critères explicités. Il est important de les amener à argumenter c'est-à-dire à utiliser des critères.
Les critères des enfants ne sont pas ceux du biologiste. Il convient de ne pas en rester à leurs critères et d'évoluer progressivement vers des critères non pas universitaires, mais accessibles à des élèves de CP : naissance, besoin de nourriture, croissance, mort.
Faut-il imposer cette liste de critères ? Dans leur première liste d'êtres vivants, les enfants verront que tous grandissent : le bébé, le petit chat… On va donc mettre la croissance dans la liste des critères qu'ils vont ainsi progressivement construire.
NB : La naissance est une première approche du concept de reproduction.
En fonction de ces critères, les enfants pourront revoir leur première classification et mettre dans le vivant les végétaux, y compris les graines.
Pour les végétaux, certains enfants qui ont des plantes à la maison, ou qui ont vu un jardinier travailler sauront dire qu'il faut les semer puis les arroser pour le voir grandir. Ultérieurement, il sera possible d'ouvrir des graines pour y voir une plante en miniature, puis de faire des semis.

Bernard Langellier

ven 22/02/2013 - 12:05
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Bonjour,
En tant qu’universitaire (aujourd’hui à la retraite) biologiste et didacticien de la biologie, j’ai participé à des recherches sur vivant / non-vivant. Il s’agit de bien définir les objectifs, cette opposition recouvrant plusieurs significations possibles.

Les enfants en CP se réfèrent le plus souvent à notre expérience humaine, élargie aux animaux qui nous sont proches, et opposent vivant à mort. Vivant quand on bouge, perçoit, ressent, respire, etc. Mort quand on ne bouge plus, ne respire plus, que le cœur ne bat plus … C’est effectivement un premier objectif à clarifier.

Il est alors intéressant d’explorer l’extension, dans le langage courant, de cette association entre vivant et mouvement, action. Ainsi, on dit qu’un volcan est vivant quand il entre en éruption sinon il dort ou il est mort. Une feuille morte qui vole n’est pas vivante. Le vent qui souffle non plus, ni la tornade, ni le cyclone. Prêter « vie » (voire « esprit ») à tout ce qui bouge est un premier obstacle à la définition du vivant : obstacle à identifier pour le dépasser !

Pour le biologiste, le vivant s’oppose au minéral, par une complexité qui est spécifique du vivant (depuis les formes les plus simples du vivant, comme la bactérie : en particulier la capacité de reproduire cette complexité de génération en génération, en se diversifiant au cours de l’évolution en fonction de diverses adaptations aux milieux environnants). Cette opposition entre vivant et minéral est importante à approcher dès le CP, donc en incluant d’emblée tous les végétaux, et en dissociant les notions de vie et de mouvement : il y a des minéraux qui bougent (volcans, tornades, … ) et des êtres vivant qui ne bougent pas : la plupart des végétaux, mais aussi un œuf de poule, etc. Tout ce qui est vivant peut se développer, se reproduire. Le printemps est une bonne époque pour aborder cette question pour les végétaux : les branches qu’on croit sèches se mettent à bourgeonner, les œufs des animaux, si ils sont bien dans de bonnes conditions, éclosent, etc.

Donc mon conseil, pour répondre à votre question, est d’introduire d’emblée les végétaux dans le questionnement, quitte à apporter des réponses ultérieurement. Par exemple, une branche qui paraît morte, même séparée de l’arbre, peut s’avérer vivante si on la replante ou si elle bourgeonne … Une graine qui semble sèche (haricot, etc.) pourra germer : et ça ne s’observera que progressivement. Mais la branche, ou la graine, peuvent aussi s’avérer mortes …

Pour être plus complet, voici trois remarques qui complexifient la simplicité de cette division entre vivant et minéral :
(1) Tout ce qui est organique n’est pas minéral, ni vivant, mais est produit par le vivant : lait, terre, pétrole etc. (sans même parler du vivant fossilisé donc minéralisé). Distinctions un peu complexes à aborder en CP, mais ça peut surgir dans les questions des élèves quand on discute de traces de vie sur Mars ou ailleurs …
(2) Ce qui peut sembler non vivant peut grouiller de vie, si on l’observe plus attentivement (et souvent au microscope) : la terre, le yaourt, les levures, etc. Sans doute difficile d’introduire ça dès le CP.
(3) Enfin, certains systèmes informatiques arrivent à reproduire plusieurs des caractéristiques fondamentales du vivant (des systèmes auto-organisés qui savent se reproduire et ont juste besoin d’être nourris – par exemple à l’électricité …-) : des sortes de robots qui se débrouilleraient tout seuls … Ca peut nourrir fantasmes et discussions, la littérature ne s’en prive pas : à partir de quand pourrait-on dire qu’ils sont vivants ? Mais c’est sans doute trop tôt de discuter tout ça en CP, sauf si des élèves le proposent …

Bon courage !
Pierre Clément

ven 22/02/2013 - 12:20
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colette.schatz@espe.unistra.fr

bonjour ,
Votre démarche met l'accent sur les hypothèses; ainsi , le tri (et non la classification) proposé par les élèves devra être validé. Pour cela, la recherche documentaire , les observations sur le long terme ( petits élevages en classe, semis et plantations ) seront des éléments d'investigation complémentaires.
Les élèves ont déjà des connaissances liées aux activités menées en maternelle. Il ne semble pas pertinent d'exclure les végétaux qui sont présents dans leur environnement proche.
Pour ce qui est du tableau de tri , je vous conseille de prévoir une colonne "ce que je pense ", une colonne "ce que pense la classe" , ce qui vous évitera de mettre des éléments au milieu comme vous le proposiez. La notion de vivant / non vivant nécessite du temps;le tableau pourrait être finalisé en fin d'année scolaire (compétences transversales ).
bonne continuation !
Colette Schatz

dim 24/02/2013 - 05:18
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